Le monde de l'après-guerre froide était à la recherche d'un principe de fonctionnement que les plus optimistes pensaient avoir trouvé dans le "droit d'ingérence". Une expression équivoque mais qui résumait bien l'aspiration à un système plus juste où ne régnerait plus la loi du (des) plus fort, où la souveraineté des Etats ne serait plus l'alibi de l'inaction face aux violations des droits de l'homme, où le refus de la guerre ne serait pas la feuille de vigne des politiques d'apaisement. Cinq ans après les attentats du 11 septembre 2001 et la stratégie choisie par les Américains pour y répondre laissent un monde plus chaotique, moins sûr, dépourvu aussi bien de l'implacable logique de l'antagonisme entre deux blocs, comme au temps de la guerre froide, que des bienfaits un peu iréniques attribués au règne du droit internationalUne autre différence avec le temps de la guerre froide est que ces Etats contestataires n'ont pas de référence idéologique commune pour donner un sens à leurs revendications. Le fondamentalisme islamiste n'est pas un produit universellement exportable. Le Vénézuélien Chavez peut bien tomber d'accord avec le président iranien Ahmadinejad pour dénoncer "l'impérialisme américain", il se sent plus proche du socialisme à la Castro que du chiisme à la Khamenei. Autrement dit, ces convergences de circonstances sont de pures manifestations de pouvoir.
Les "réalistes" souhaitaient qu'une sorte de Congrès de Vienne réorganise le monde après l'implosion de l'empire soviétique comme celui de 1815 avait réorganisé l'Europe après la défaire de Napoléon. Cinq ans après le traumatisme du 11 septembre 2001, c'est plus que jamais le règne du chaos, dans lequel l'ONU a bien du mal à mettre un peu d'ordre. Malgré la légitimité qu'elle tire de son universalité, comme dit Jacques Chirac, elle reste tributaire du bon vouloir des grandes puissances et de leur contestation.
Daniel Vernet
www.lemonde.fr
Les "réalistes" souhaitaient qu'une sorte de Congrès de Vienne réorganise le monde après l'implosion de l'empire soviétique comme celui de 1815 avait réorganisé l'Europe après la défaire de Napoléon. Cinq ans après le traumatisme du 11 septembre 2001, c'est plus que jamais le règne du chaos, dans lequel l'ONU a bien du mal à mettre un peu d'ordre. Malgré la légitimité qu'elle tire de son universalité, comme dit Jacques Chirac, elle reste tributaire du bon vouloir des grandes puissances et de leur contestation.
Daniel Vernet
www.lemonde.fr